mardi 1 février 2011

Tous mécènes

5000 donateurs ont répondu à l'appel lancé le 13 novembre par le Louvre, pour compléter la somme de 4 millions que demande le vendeur des Trois Grâces, tableau du peintre allemand Lucas Cranach considéré comme un des chefs d'oeuvres de la haute Renaissance allemande.
Il aura fallut seulement douze jours pour récolter la somme de 328 000 € manquant au budget.
Les trois grâces bientôt dans les collections du louvre, un chef d'oeuvre appartenant à la collection Seligmann depuis sa création en 1531,
- "l'étonnante perfection de l'oeuvre, sa très grande rareté et son remarquable état de conservation ont permis de la décréter 'trésor national'", explique le Louvre.-
Bien évidemment, comment laisser cette pièce clé quitter le territoire Français sans la compter parmi les chefs d'oeuvre de la collection de l'établissement classé parmi les plus visités au monde. Peinant à regrouper trois millions d'euros, l'institution mythique semble pourtant forcée de se tourner vers les donateurs privés. Bien que le geste reliant l'oeuvre à son public soit honorable, le fond semble plus complexe puisque ni la RMN ou les financiers associés ne semblent au rendez-vous face à cette situation de crise.
Il est bien clair que dans ce climat d'instabilité où les musées continuent de jouer un rôle d'évaluation fondamental, l'état ne suffit plus à financer, mettant sous tension les grandes institutions publiques françaises, le mécénat culturel des entreprise se voit donc en chute libre ( moins 66% en 2010 selon l'enquête annuelle lancée par Admical).
Les institutions sont donc bien souvent entrainées à des logiques de co-achat peu courantes. C'est le cas ici, avec l'achat presque mendié d'un trésor national, un évènement surprenant sur le territoire français (cependant non inédit: rappelons nous de l'achat du Saint Thomas à la pique du maître George de La Tour acquis en 1988 par le Louvre), pourtant fréquent hors-frontières. Une quasi-première donc dans l'histoire de la muséologie contemporaine, où l'état éloigne une fois de plus le monde de l'art des premières lignes.
Il fût un temps où l'art était gratuit, où Picasso offrait une partie considérable de son oeuvre à son propre chauffeur et il est un temps où ses héritiers en bloque la vente mettant en doute la possibilité d'un tel don.



En outre, la liste des mécènes privés sera publiée dans le musée et pour ceux qui ont généré un don supérieur à cinq cents euros, une découverte en avant première leur sera offerte.
Tombola?

1 commentaire:

  1. Je ne sais pas vraiment ce qui est le plus abérrant... Le fait qu'un musée comme le Louvre "mendit" afin de garder tel chef d'oeuvre, ou tout simplement le prix de l'oeuvre, elle même... Si l'art n'a pas de frontieres, ni de limites, aujourd'hui "malheureusement" il a un prix (et pas des moindres...)
    Tu m'expliqueras ça surrement dans une longue discussion, mais qui impose le prix de l'art? Et avec quels critéres?

    Hors sujet, j'aile beaucoup le remerciement, "une découverte en avant premiére"... j'ai envie de dire, c'est la moindre des choses non?

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